La résidence Dronsart se situe dans l’ancienne cité lacustre voisinant avec le prestigieux camp de César, installée stratégiquement sur les versants de l’Escaut, à sa confluence avec la vallée de la Sensée, la ville de Bouchain (autrefois successivement Bulcinum, Bilcinius, Bolcen, Bochanium, Bouçain, Bouchin, Bouchaing) a été de tout temps un lieu de passage notamment pour les différentes invasions.
De ce fait, l’histoire de la commune est intiment liée à tous les évènements militaires qui se sont succédés dans notre pays, ce depuis les temps les plus reculés.
Suivant une tradition bien établie mais contestée, la fondation de Bouchain, en temps que ville, remonterait à l’an 691 et serait due à Pépin d’Héristal (Herstal), bisaïeul de Charlemagne, Maire du Palais d’Autrasie.
Un diplôme de Charles Le Simple, de l’an 899, confirme bien l’existence de la ville et en attribue la possession à l’abbaye de Saint Amand.
Les châtelains de Valenciennes, cadets des Comtes de ce nom, en firent la capitale de l’Ostrevant, siège d’une châtellenie groupant 76 villages.
L’empereur Henri IV la livra au pillage ; Godefroid, 3ème du nom, la vendit à Bauduin IV, Comte de Hainaut dit l’Edifieur, qui ajouta une tour (celle qui subsiste aujourd’hui) au château construit au VIIème siècle et aménagera quelques fossés et murailles crénelées.
Cette petite place forte, appelée » la clé des Pays Bas « , acquit sa réputation grâce à son système de défense par inondation commencé au 15ème siècle et constamment amélioré au cours des siècles suivants.
Bouchain est une des places fortes du Pré-carré qui s’étend sur 3 pays : la France, la Belgique et les Pays Bas
Louis XI faillit être tué en assiégeant la capitale de l’Ostrevant, François 1er la brûla, Charles Quint la fortifia puissamment. Dès 1532, il fit ceindre la ville haute d’un large et profond fossé, de murailles et courtines avec 4 bastions, le tout couvert par quelques ouvrages détachés. Ceux-ci résisteront jusqu’à leur démantèlement en 1893.
En 1676, les armées de Louis XIV prennent Bouchain. Vauban y modernisera les défenses avec la construction de la poudrière et de la caserne. La tour est à l’apogée de sa puissance militaire.
Durant les dernières années du règne du roi Soleil, la ville connut encore deux sièges. Celui de 1711 imposé par le Duc de Marlborough et, l’année suivante, celui où Villars s’empare définitivement de la place pour compléter la victoire de Denain.
En 1793 et en 1815, les canons ennemis retentirent encore autour des vieux remparts.
Bouchain eut à souffrir de la première guerre mondiale mais plus encore de la seconde déflagration mondiale, en mai 1940, où la quatrième division d’infanterie (45ème RI) défendit avec acharnement pendant 6 jours le passage de l’Escaut. La ville fut détruite à 80 %. Hitler et l’état major de l’armée allemande se firent commenter les péripéties de la bataille, une semaine après la fin des combats le 2 juin 1940, du haut de la Tour d’Ostrevant. Ce vestige du donjon du 12ème siècle est aujourd’hui aménagé en musée d’histoire, de folklore et d’archéologie industrielle.
Bouchain, aux armoiries d’argent à une porte crénelée de gueules, a obtenu la croix de guerre 1914-1918 avec palme par citation du 9 janvier 1922 et la croix de guerre 39-45 avec étoile d’argent par citation en date du 11 novembre 1948.
De ce glorieux passé, il reste aujourd’hui:
- La Tour d’Ostrevant du 12ème siècle
- La Poudrière de 1687
- Le Bastion des Forges avec une partie de la courtine du 16ème siècle
- Des galeries souterraines – deux salles magnifiques sous la place Timothée Trimm
- Le Masque Casmaté du 19ème siècle
- Les anciens fossés de fortifications en ville basse
- Le Fort Noir et l’Arsenal et la mémoire.